Son coffret à bijoux : on pourrait en faire des tonnes avec un titre pareil. Mais à quoi bon s’en prendre à sa famille, puisque Marc Almond tend le dos lui-même aux volées de coups de bâton depuis si longtemps. Sûr qu’avec son esthétismé mi-Boy George mi-Jean Genêt, le garçon a tout pour se faire […]
Son coffret à bijoux : on pourrait en faire des tonnes avec un titre pareil. Mais à quoi bon s’en prendre à sa famille, puisque Marc Almond tend le dos lui-même aux volées de coups de bâton depuis si longtemps. Sûr qu’avec son esthétismé mi-Boy George mi-Jean Genêt, le garçon a tout pour se faire Dépouiller entre deux réverbères. Il énerve, il exaspère, certes, mais sa franchise, son extrémisme gouape de bar à matelots ont toujours su nous rattraper par la (le ?) manche. Toutes ces ambiguïtés que d’autres, du grand Bowie au mini-Jad Wio, cultivent en demi-teintes, Marc les peint en gigantesques lavis de vulgarité faite art. Bien que cantonné aux millésimes 1988-1990, Treasure box résume assez bien les options victorieuses ou indigentes de l’ex-Soft Cell. De Soft Cell justement, Marc Almond rie se libérera qu’à ce moment-là. Trop tôt enchaîné au succès de Tainted love (1981), le gamin du Nord mettra des lustres à recouvrer ses esprits, donnant là ses meilleurs et plus confus albums. Et il lui faudra cet improbable Something s gotten hold of my heart, en duo avec le crooner américain Gene Pitney, pour s’affranchir enfin de ses propres fantômes. Témoin d’une résurrection, au même titre que d’autres City of nights ou Bitter sweett, Something gotten hold of my heart est ici proposé en version solo, formaté pour un obscur single hollandais. A l’avenant, de pièces rares en demos, les autres « trésors » oscillent entre les espagnolades éprouvantes de l’ère Enchanted et la classe des plus chic cabarets européens. Pépites et fonds de tiroirs, soft sales, dirons-nous. Fières de leur autonomie, prêtes même pour quelques retrouvailles sans nostalgie confite avec le compère DaveBall (Waifs and strays),les compositions de ces années charnières sentent la liberté et la sérénité. Trop parfois, jusqu’à générer d’écœurants The Desperate hour set The Sea still sings. Mais lorsque les rythmes collent aux cuirs, lorsque Brel tutoie Lou Reed ou les pionniers de la Motown, Marc Almond laisse à quelques longueurs tout ce que la dance-music à pu tenter de novateur. Artiste doué ou pure tête à claques ? Marc Almond choisit les deux, comme un premier de la classe qui, pour une fois, préférerait les vestiaires de gym aux équations cartésiennes.
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