Un disque mal élevé qui pisse sur les portes des temples : joie.
La tendance printemps-été 2009 se confirme : le hardcore se porte hurlé et destructuré façon Fugazi ou At The Drive-In, deux gangs que les petites frappes de Future Of The Left ont bien écoutés. Et dont ils ont digéré les constructions rythmiques syncopées, tribales, avant d’y adjoindre le clavier vicieux et aliénant de Suicide. Une production sonore d’une lourdeur et d’une énormité peu communes a ensuite servi de mortier pour consolider ce disque qui s’avère être probablement la chose bruyante la plus excitante du moment.
Les accalmies passagères sonnent ici comme autant de mises en tension, tout aussi dangereuses que les coups de tonnerre qui les suivent. L’ambiance brutale et malsaine est soutenue par un chant qui vocifère des histoires de bitures, de bastons, de plasticages de trains et d’attentats dans des centres commerciaux – et exprime assez vertement une antipathie manifeste à l’égard des institutions religieuses. Un disque jubilatoire et cathartique, donc, que l’on écoutera fort pour emmerder les voisins et en souriant, une flamme démoniaque dans le regard. Pas vraiment le futur de la gauche caviar, plutôt celui de la gauche barbare.