[Track of confinement] Chaque jour, pour survivre au confinement lié à l’épidémie de coronavirus, Les Inrocks vous replongent dans l’un de leurs morceaux préférés. Ecouter Le Danger de Françoise Hardy revêt aujourd’hui une autre lecture.
#OnResteOuvert : Fermons nos portes, pas nos esprits !
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En 1996, quand Françoise Hardy revient avec un nouvel album après huit longues années d’absence discographique, elle surprend son monde en s’entourant du chanteur et guitariste Rodolphe Burger, le leader de Kat Onoma. Aux antipodes des nappes synthétiques et atmosphériques so eighties de Décalages (1988), un disque porté par le succès du single Partir quand même, l’icône française absolue effectue un audacieux virage artistique, loin des canons FM en vogue.
Pour son premier album chez Virgin, le label français le plus courtisé de l’époque, Françoise Hardy s’entoure donc à la fois de Rodolphe Burger et d’Alain Lubrano, parolier et compositeur couvé depuis Décalages. Et si les relations professionnelles entre les deux hommes ne sont pas au beau fixe pendant l’enregistrement au studio bruxellois ICP, comme la chanteuse le confessa dans son autobiographie Le Désespoir des singes et autres bagatelles (2008), Le Danger s’impose, dès sa sortie printanière en avril 1996, comme son meilleur album depuis les glorieuses années 1970, qui se soldera pourtant par “un échec commercial cuisant”.
Plus que Mode d’emploi ?, premier extrait choisi, ou l’entêtant single Dix heures en été (notre bande-son du passage à l’heure d’été ce week-end), c’est la chanson éponyme qui nous intéresse – confinement oblige. Ecoutez plutôt : “Tu te croyais à l’abri du danger / Tu avais fermé la porte, tout rangé”. Et, quelques strophes plus loin, sur fond d’une guitare lancinante et d’une basse jouée par Bertrand Bonello (tout jeune réalisateur), Françoise Hardy lâche ces mots qui résonnent drôlement en période confinée : “Tu n’auras pas vu venir le danger / Il ne reste plus rien : tout changer.” Des paroles qui font tristement écho à la pandémie du Covid-19. Car nous voilà aujourd’hui confiné.es sans connaître la porte de sortie ni même l’issue de secours.
Retrouvez les épisodes précédents de la série :
>> Track of confinement #3 : “For What It’s Worth”, de Buffalo Springfield
>> Track of confinement #4 : “Le Meilleur de la fête”, de Fishbach
>> Track of confinement #6 : “Long Island Blues”, de Julian Casablancas
>> Track of confinement #7 : “Wuthering Heights”, de Kate Bush
>> Track of confinement #8 : “Daft Punk Is Playing at My House”, de LCD Soundsystem
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