[Track of confinement] Chaque jour, à 12h, pour survivre au confinement lié à l’épidémie de coronavirus, Les Inrocks vous replongent dans l’un de leurs morceaux préférés. Retour dans le Londres de 2002 avec Stay Positive de The Streets.
#OnResteOuvert : Fermons nos portes, pas nos esprits !
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Etrange est la polysémie du mot “positif” en ces temps de pandémie : que ce soit dans la langue de Shakespeare ou celle de Molière, il dit à la fois tout et son contraire. Alors que tombent jour après jour les nouvelles de celles et ceux déclaré·es ou non positif·ves, car on est arrivé au stade où il convient de faire aussi nouvelle de celles et ceux qui ne le sont pas, retournons dix-huit ans en arrière dans le Londres de Mike Skinner et de son Stay Positive tout autant polysémique.
C’est de l’industrieuse, et donc sinistrée en ce début des années 2000, Birmingham (d’où émergèrent entre autres Dexys Midnight Runners, Black Sabbath, Duran Duran ou UB40) que Mike Skinner alias The Streets envoie son premier signal : Has It Come to This ?, autofiction s’ouvrant en clip par un intertitre “a day in the life” et qui, déjà, pose tout son univers mixant UK garage, flow blafard et ironie désabusée. Fort de ce premier succès, Skinner quitte les Midlands pour le sud de Londres et le quartier insurrectionnel de Brixton (remember The Clash) où il fomente son premier album.
Original Pirate Material qu’il s’appelle et qui conforte le statut d’outsider bordeline de Mike Skinner que ce soit dans son envie de pousser les choses plus loin (Let’s Push Things Forward convoquant les cuivres des Specials, la dub poetry de Linton Kwesi Johnson et, toujours, ce phrasé qui lui est propre) ou en constatant déjà qu’il est trop tard (It’s Too Late, BO désabusée à l’inspiration bristolienne façon Unfinished Sympathy pour le beat et Weather Storm pour les cordes).
A la chute de ce premier album intervient cette litanie d’avanies et vexations énumérée d’une voix blanche dont le refrain lutte contre le destin : “just tryin’stay positive” qui, à l’instar du Feelin’ Good de Nina Simone, nous susurre tout et son contraire, nous enjoint à continuer à y croire envers et contre tout. De quoi se poser la question quant à l’étrange polysémie du mot “positive”.
Retrouvez les épisodes précédents de la série :
>> Track of confinement #3 : “For What It’s Worth”, de Buffalo Springfield
>> Track of confinement #4 : “Le Meilleur de la fête”, de Fishbach
{"type":"Banniere-Basse"}