[Track of confinement] Chaque jour, pour survivre au confinement lié à l’épidémie de coronavirus, Les Inrocks vous replongent dans l’un de leurs morceaux préférés. En ce dimanche de Pâques, célébrons la résurrection.
#OnResteOuvert : Fermons nos portes, pas nos esprits !
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Jésus Christ est donc en ce jour ressuscité. La crise sanitaire exceptionnnelle que nous traversons a permis d’assister, ces dernières semaines, à quelques incroyables résurrections. On pense, entre autres, à Louis de Funès blockboostant les audiences du service public à l’heure de la sieste et de M6 à l’heure du postapéro vidéo (+ une chaîne du groupe Canal dédiée) ; au pangolin de Pierre Desproges, né de son Dictionnaire superflu à l’usage des élites et des biens nantis et auprès duquel il s’excuse dans ses Chroniques de la haine ordinaire sur France Inter ; ou encore à La Peste d’Albert Camus, même si l’auteur lui-même avait déjà était ressuscité en janvier pour la célébration des 50 ans de sa mort.
Mais qu’en est-il de la résurrection des Mancuniens The Stone Roses ? En 1989, ils publient un album parfait, en phase complète avec son époque, truffé de pépites en fusion comme I Wanna Be Adored, She Bangs The Drums, ou Made of Stone, quoiqu’on pourrait citer tous les titres de cette première salve (en y incluant l’épique single Fools Gold publié la même année). The Stone Roses s’achève par une longue suite qui rend dingue, I Am the Resurrection. I Am the Resurrection c’est tout Manchester en huit minutes. Huit minutes folles pour conclure un album miraculeux et qui laisse espérer le meilleur.
“I am the resurrection and I am the light, I couldn’t ever bring myself to hate you as I’d like.” Par sa composition comme par ses paroles, cet ultime titre de The Stone Roses affiche une morgue constitutive de la cité du nord de l’Angleterre, déjà constatée chez The Fall, les Smiths et bientôt transcendée en devenant la marque de fabrique des frères Gallagher. “Le plus beau jour de ma vie, c’est quand Noel a ramené l’album des Stone Roses. Ce jour-là, j’ai su ce que je voulais faire de mon existence”, déclarait ainsi Liam aux Inrocks en 1994.
>> Lire aussi 1989 : les Stone Roses marchent sur l’eau
De résurrection, il n’y aura jamais. Le deuxième album de The Stone Roses, attendu comme le Messie et intitulé Second Coming (1994), déçoit et débouche sur une succession d’annulations et de départs, celui du guitariste John Squire scellant la fin du groupe en mars 1996. Quelques concerts de reformation, deux singles honorables en 2016 (All for One et Beautiful Thing) ne changeront rien à l’histoire. En dépit de cette courte discographie, The Stones Roses n’en reste pas moins l’un des groupes les plus influents de Manchester, donc du monde, et un des rares à avoir recueilli un compliment de la part de Liam Gallagher.
Retrouvez les épisodes précédents de la série :
>> Track of confinement #18 : “All I Want”, de Joni Mitchell
>> Track of confinement #19 : “Lovely Day”, de Bill Withers
>> Track of confinement #20 : “Chick Habit”, d’April March
>> Track of confinement #21 : “Le soleil est près de moi”, de Air
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