[Track of confinement] Chaque jour, pour survivre au confinement lié à l’épidémie de coronavirus, Les Inrocks vous replongent dans l’un de leurs morceaux préférés. Aujourd’hui, on rêve, encore plus que jamais, de Biarritz en été avec Sébastien Tellier.
#OnResteOuvert : Fermons nos portes, pas nos esprits !
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Découvert en 1998 avec le bouleversant Fantino sur la compilation Source Rocks et auteur de deux chefs-d’œuvre inauguraux – L’Incroyable vérité (2000) et Poltics (2004) –, Sébastien Tellier a rapidement imposé son style iconoclaste et sa liberté artistique. Premier artiste signé sur le label de Air, Record Makers, le natif du Plessis-Bouchard (Val d’Oise) peut déjà se targuer d’un classique absolu, La Ritournelle. Fidèle à son principe de se renouveler à chaque album (du concept au producteur, de l’esthétique au spectre musical), le chanteur barbu cherche encore une fois à se réinventer. Après la famille (pour un disque sans batterie) et la politique (pour une collection de chansons orchestrées), Sébastien Tellier opte pour un autre thème universel : le sexe, qui correspond pleinement à sa romance amoureuse avec Amandine de la Richardière, sa future femme et grande source d’inspiration de Sexuality (2008). Pour produire ce troisième album, il fait appel au “Dieu vivant de la musique électronique”, Guy-Manuel de Homem Christo, la moitié casquée de Daft Punk. Entre tubes électroniques et ballades synthétiques, Sexuality annonce le plus grand succès public de son auteur, au point même de représenter la France à l’Eurovision 2008 dans une prestation gonflée à l’hélium.
Aux extrémités du disque, figurent les deux chansons-clés : Roche au commencement et L’Amour et la violence, conclusion autobiographique à mi-chemin entre René Char et Daft Punk. Rapidement, le single Roche devient la bande-son idéale d’un été sans fin, rythmée par cette boucle electro et ces paroles entêtantes : “Je rêve de Biarritz en été / Pourtant le soleil brille sur ma peau / Je rêve de Biarritz en été / Je vois les filles changer de couleur de peau”. L’intéressé, qui a longtemps passé ses vacances d’été dans la capitale basque, expliquait alors : “Si je voulais séduire, je passerais cette chanson, une version européenne, française, de l’envoûtement sexuel que procure le r’n’b américain.” Objectif réussi pour ce titre d’ouverture de Sexuality, qui va aussitôt devenir un autre classique de Sébastien Tellier. Pour le troisième dimanche confiné augurant mal des vacances de printemps, on n’a pas trouvé mieux pour croire à des lendemains qui chantent.
Retrouvez les épisodes précédents de la série :
>> Track of confinement #11 : “Murder Most Foul”, de Bob Dylan
>> Track of confinement #13 : “Qu’est-ce que je peux faire”, d’Anna Karina et Katerine
>> Track of confinement #14 : “Generation Why”, de Weyes Blood
>> Track of confinement #15 : “Protection”, de Massive Attack
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