[Track of confinement] Chaque jour, pour survivre au confinement lié à l’épidémie de coronavirus, Les Inrocks vous replongent dans l’un de leurs morceaux préférés. Aujourd’hui, le troublant nouvel écho revêtu par les rues désertées que chantait Fever Ray en 2009.
#OnResteOuvert : Fermons nos portes, pas nos esprits !
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Karin Dreijer est unique autant que duelle et multiple. Unique en tant que Fever Ray, projet électronique dont elle tient seule les commandes ; duelle en compagnie de son frère Olof avec lequel elle partageait jusqu’alors le plus pop The Knife ; multiple encore auparavant quand elle assurait le chant pour le groupe indie Honey Is Cool avant de donner de la voix chez les Norvégiens de Röyksopp (What Else Is There) ou les Belges de dEUS (Slow). Autant de pas de côté qui lui auront permis de slalomer entre différents genres, et pas nécessairement musicaux.
C’est en 2009 qu’après avoir coupé avec The Knife elle se réinvente en Fever Ray sur un premier album vénéneux et doux duquel se détache une errance noctambule et spectrale que sublime un magnifique clip en noir et blanc signé Jens Klevje et Fabian Svensson : Keep the Streets Empty for Me. Elle y apparaît aussi brune et spectrale qu’elle était blonde et fatale sur un sommet de la discographie de The Knife, Pass This On, pour y distiller un mal-être mutant (“My fur is hot, my tongue is cold/On a bed of spider web”) mais qui ouvre sa porte à l’espoir (“Uncover our heads and reveal our souls/We were hungry before we were born”).
L’année suivante, on retrouve les rues désertes de Fever Ray téléportées en plein cœur d’une forêt québécoise dans une scène-clé des Amours imaginaires de Xavier Dolan qui, lui aussi, dédouble Karin Dreijer puisque Pass This On anime une fête de ces mêmes Amours imaginaires. Une présence-absence fantomatique qu’elle cultivera par la suite au point de n’apparaître que confinée à l’arrière-scène lors de cers derniers concerts, ce qui ne l’empêche en rien de rester une artiste de premier plan.
Retrouvez les épisodes précédents de la série :
>> Track of confinement #3 : “For What It’s Worth”, de Buffalo Springfield
>> Track of confinement #4 : “Le Meilleur de la fête”, de Fishbach
>> Track of confinement #5 : “Stay Positive”, de The Streets
>> Track of confinement #6 : “Long Island Blues”, de Julian Casablancas
>> Track of confinement #7 : “Wuthering Heights”, de Kate Bush
>> Track of confinement #8 : “Daft Punk Is Playing at My House”, de LCD Soundsystem
>> Track of confinement #9 : “Le Danger”, de Françoise Hardy
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