Howie, dis-moi oui. Impliqué dans Trabendo comme peu de producteurs, Howie B est devenu Négresse d’honneur. Howie B : “Au départ, ma motivation était essentiellement sexuelle, j’attendais d’eux des faveurs. Ensuite, il y avait l’envie de botter le cul de la musique française et de l’envoyer voler là où elle n’était jamais allée. Et j’ai […]
Howie, dis-moi oui. Impliqué dans Trabendo comme peu de producteurs, Howie B est devenu Négresse d’honneur.
Howie B : « Au départ, ma motivation était essentiellement sexuelle, j’attendais d’eux des faveurs. Ensuite, il y avait l’envie de botter le cul de la musique française et de l’envoyer voler là où elle n’était jamais allée. Et j’ai beaucoup appris d’eux, des rencontres qu’ils m’ont permis de réaliser. Mon boulot, c’était d’être le catalyseur, de condamner chacun d’entre eux à donner le meilleur de lui-même. Et pas forcément à un niveau strictement musical : il me fallait également mettre en avant le meilleur de chaque personnalité. Ce n’était pas vraiment de la psychologie : avec eux, c’est plutôt un boulot de vétérinaire (rires)… Pourtant, la première rencontre n’avait pas été, humainement, très engageante : je les avais trouvés prétentieux et goujats. Mais heureusement, leur musique m’a intéressé. J’y ai vu de vastes espaces dans lesquels je pouvais m’engouffrer. Il ne manquait pas grand-chose à ces chansons : leur principal problème, c’est qu’on ne pouvait pas les entendre, elles étaient trop planquées, elles manquaient d’identité. Il fallait les faire sortir de cette masse. Pour ça, je leur ai suggéré des voies à suivre je ne leur ai rien enseigné, juste donné des indications. Leur courage, ça a été de prendre en compte mes suggestions. C’était, pour moi, la condition sine qua non : que je puisse m’investir à fond, être impliqué
du début à la fin, sans garde-fous.
Je sentais qu’ils avaient besoin de s’ouvrir, ce disque était peut-être même leur dernière chance. Mais ça ne s’est pas passé sans accroc : nous nous sommes régulièrement engueulés. A propos des fromages, des vins, des bières, des chevaux… Mais rarement à propos de la musique : seulement sur des questions de grooves, de textures, d’atmosphères. Nous étions tous tellement passionnés que ces discussions étaient captivantes pour moi. Et puis, nous nous sommes beaucoup vannés les uns les autres : des trucs dégueulasses sur les pères, les mères de chacun. Et puis ça a commencé à impliquer des chiens, puis d’autres animaux, voire des fromages (rires)…
A l’arrivée, on peut entendre qu’ils sont à la fois surexcités et heureux de suivre cette nouvelle route. Ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir fermé la gueule à plein de cyniques en travaillant sur un grand album de musique typiquement française. Des chansons comme Ignacius ou Ce pays comptent parmi les plus ahurissantes que j’aie entendues de ma vie. Elles me rappellent ces moments où, tous ensemble, nous allions droit dans l’inconnu, sans filet, à l’instinct. Des moments fantastiques.
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