On connaissait l’homme à tête de chou. Il faut aussi compter avec les hommes à têtes de fous. Sous le nom de Reanimators, les deux organisent à Paris depuis novembre 2002 les excellentes soirées mensuelles Toxic. Leur idée est de faire danser en considérant la musique électronique à égalité avec les autres passions musicales qui […]
On connaissait l’homme à tête de chou. Il faut aussi compter avec les hommes à têtes de fous. Sous le nom de Reanimators, les deux organisent à Paris depuis novembre 2002 les excellentes soirées mensuelles Toxic.
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Leur idée est de faire danser en considérant la musique électronique à égalité avec les autres passions musicales qui les animent. Face à la nostalgie facile qui rend trop souvent les DJ laxistes ? voire révisionnistes ? sur certaines horreurs musicales de jeunesse, Uncle O et Solo affichent une exigence de qualité alliée à des CV aussi fournis que rassurants. DJ aux Bains Douches, Olivier Carré, alias Uncle O, a fait jouer dans le club parisien Kurtis Blow et Afrika Bambaataa, avant de passer derrière les platines du Palace. Danseur dans l’émission Hip-Hop
de Sydney, Solo fut ensuite membre du groupe Assassin. Unis depuis les années 2000, les deux tapent sans a priori dans des collections de disques qui ratissent bien et large, du funk à l’electro en passant par la no-wave, le reggae et, bien entendu, le hip-hop.
Leur premier mix gravé reflète à la perfection cet éclectisme doublé d’une volonté de faire connaître les pièces rares de leurs discothèques. Un inédit de Mike Ladd clôt une sélection où le hip-hop mutant se taille la part du lion (Jel, Beans, Antipop Consortium, Dabrye, Masta Killa) sans ralentir le tempo. Parfois le hip-hop old-school reprend le dessus (The Fearless Four, Maggotron) et une ambiance electro-funk dynamite l’ensemble à l’image du remix de By the Time I Get to Venus de The Juan MacLean et des antiquités signées Maurice Starr ou des New-Yorkaises d’ESG. Quand électronique il y a, elle se fait généreuse en basses, chaleureuse et jamais minimale (Justice, Jackos, Revl9n), les fouilles se soldant par l’exhumation de trésors tel ce vestige de la cold-wave espagnole des années 80, Moscu esta helado d’Esplendor Geometrico ou ce gemme post-Factory signé The Royal Family & The Poor.
Si le disque se hisse à la hauteur de leurs soirées festives, c’est que les discothèques des Reanimators vaudraient leur pesant d’or sur e-Bay. Des portes blindées à leurs appartements sont plus que conseillées.
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