Spécialistes des concerts explosifs et des punk-songs foudroyantes, les trois ados nord-irlandais de Touts vont enflammer les Inrocks festival.
Une bande d’ados à la fois intenses et nonchalants, gouailleurs et ébouriffés, qui transforment leurs concerts en performances émeutières à coups de riffs cinglants : en découvrant TOUTS, on a ressenti un étrange flashback, une dizaine d’années en arrière, pour remonter jusqu’aux premiers pas des Arctic Monkeys.
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Même bouilles de jeunes teigneux, même environnement working-class, même urgence rock – avec un penchant nettement plus punk chez TOUTS. Si beaucoup de points communs sautent aux yeux, la musique de ces deux groupes n’a pas tout à fait le même ADN et leur accent à couper au couteau provient d’endroits assez différents.
Jeunes gens modernes
Chez TOUTS (un mot anglais qui désigne les revendeurs de billets à la sauvette), l’accent vient de la ville de Derry, en Irlande du Nord, et les ancêtres directs s’appellent The Jam, Stiff Little Fingers, The Clash, Buzzcocks, ou encore The Undertones, originaires comme eux de Derry – on retrouve dans cette liste tout un pan d’artistes du mouvement punk britannique qui conçoivent la musique d’une manière maline et mélodique.
A partir de ces références impeccables, Touts se créent un héritage bien à eux, solidement ancré dans leurs préoccupations de jeunes gens modernes, comme savent également le faire certains de leurs contemporains, d’Idles à Shame, en passant par Cabbage et les Dublinois de Fontaines D.C. (avec qui ils partagent l’affiche des Inrocks Festival).
Matthew Crossan (chanteur principal et guitariste), Luke McLaughlin (bassiste et chanteur occasionnel) et Jason Feenan (batteur), les trois feux follets de TOUTS, semblent envisager chacun de leurs concerts comme si c’était le dernier. Leurs performances aux festivals SXSW (à Austin) ou The Great Escape (à Brighton) n’ont pas laissé de marbre. Cette énergie de combustion spontanée sied à merveille à leurs répertoire déjà impressionnant.
Un groupe de scène
En une poignée d’EP lâchés à intervalles réguliers ces derniers mois, le trio s’est bâti une réputation de groupe à suivre – et à ne surtout pas rater en concert. En attendant leur tout premier album, qu’ils devraient sortir courant 2019, ils continuent à investir les scènes d’ici et d’ailleurs, en assurant des premières parties de choc (pour Liam Gallagher, Paul Weller, Kasabian, Blossoms…) ou, de plus en plus, en jouant eux-mêmes en tête d’affiche.
Début novembre, ils viennent de dévoiler leur nouveau maxi, intitulé Analysis Paralysis : quatre morceaux fougueux, dont la durée dépasse rarement les deux minutes trente. Touts ne font pas dans la lourdeur, ni dans la prolongation. Ils préfèrent foncer droit au but, dans une cavalcade gracile, en jetant au passage leurs refrains exaspérés, comme par exemple le single Can’t Blame Me, ou le très explicite Go Fuck Yourself, qui clôt l’EP de la façon la plus fracassante possible. Ces brûlots viennent s’ajouter à leur répertoire bourgeonnant et bouillonnant, qui s’allonge de jour en jour, tout comme leur public s’élargit de soir en soir.
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