Souverain en Angleterre ? où cet album est venu virer un quelconque produit dérivé de la téléconnerie du haut des charts ?, Athlete semble condamné, comme son titre l’indique, à n’être que touriste dans le reste du monde. A l’image de ces Britanniques en shorts beigeasses, chaussettes blanches, sandales jésuites et mouchoir noué sur la […]
Souverain en Angleterre ? où cet album est venu virer un quelconque produit dérivé de la téléconnerie du haut des charts ?, Athlete semble condamné, comme son titre l’indique, à n’être que touriste dans le reste du monde. A l’image de ces Britanniques en shorts beigeasses, chaussettes blanches, sandales jésuites et mouchoir noué sur la tête, cette pop résolument british supporte mal le voyage : hors contexte, elle sidère par son excentricité insulaire, par l’anglo-centrisme charmant (et souvent désuet) de ses références, de Prefab Sprout à Coldplay.
Une fascination pour quelques songwriters pointilleux qui, fatalement, cadenasse ici l’écriture : d’une sagesse tournant souvent à la religiosité, cette pop, aussi sophistiquée (voire pompière) soit-elle, a tendance à évoquer un repas ? plats surgelés, eau plate et discussions blêmes ? de vieux garçons. Même dans sa démesure (comme sur les grandiloquent Chances ou If I Found out), même dans ses envies de fatras (Half Light ou I Love), elle demeure polie, raisonnable, la raie impeccable ? on ricane même quand on les entend citer d’authentiques têtes brûlées à la Beck ou Flaming Lips. On prie pour que des putes, de la drogue et des alcools forts fassent irruption au prochain repas d’Athlete.