L’insaisissable producteur donne des nouvelles avec « Union and Return ».
En 2011 sortait Far Side Virtual, patchwork de jingles, ringtones et musiques d’attente signé James Ferraro. Objet de controverse lorsqu’il fut consacré par le mensuel The Wire, c’est devenu depuis un miniclassique et le point de départ de quelques mouvements comme la vaporwave. Familier de cet univers, l’Américain Luke Wyatt en fait aujourd’hui une relecture ambitieuse et dépasse le simple canular ready-made. On n’en attendait pas moins de ce producteur-vidéaste au profil indécryptable, repéré sur la scène indie-dance avant de se distinguer sur lp comme un des compositeurs electro les plus originaux du moment.
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Empreint de peinture romantique allemande, Union and Return, son quatrième album en tant que Torn Hawk, dessine une fresque instrumentale gorgée d’espoir avec une palette sonore qu’on croirait tirée de GarageBand. De prime abord irrecevable, elle est rendue fascinante par la malice mélodique et la franchise émotionnelle de Wyatt, sous lesquelles même les sons les plus stériles composent des paysages éclatants de vie. On y reconnaît même Durutti Column, Oneohtrix Point Never ou les moments les plus douillets d’Aphex Twin. Libre à chacun, cependant, d’y entendre une perle orchestrale multifacette, la bande-son d’un mélodrame dans Second Life, ou les deux.
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