Gourou et légende du nu-folk, l’Américain continue d’enchanter
Alors que son compère de toujours, Devendra Banhart, fraye avec le tout Hollywood aux bras de Nathalie Portman, Andy Cobic, lui, passe souvent pour le type un peu terne, toujours planqué derrière son très populaire copain. Pourtant pas d’aigreur – ni de raté – dans la discographie florissante de son groupe Vetiver. Album après album, Andy y cultive à l’ancienne son petit lopin de terre, aidé par une bande d’amis tout autant hors du coup que lui. Après un plantureux album de reprises, Thing of the Past, qui déterrait à l’envie quelques soldats inconnus du folk, Tight Knit dévoile une nouvelle récolte d’un Cobic toujours porté sur “les choses du passé”, mais mu par une envie très saine de vivre au présent. Car l’une des grandes forces de l’écriture surannée d’Andy est de ne jamais trop céder de terrain à la mélancolie, ce cache misère des songwriters à court d’inspiration. Enjouées et mutines, Sister, Everyday ou More of this se font ainsi souvent la malle du terreau folk qui les a vu grandir pour mieux flirter avec une pop aux mélodies radieuses. Plus loin, Another Reason to Go, avec ses cuivres claquants et son Rhodes rutilant, se la joue même soul et classe, et s’en va ainsi chasser sans vergogne sur les terres d’un de ses confrères, Ray LaMontagne. Mais la nuit finit tout de même par tomber sur Tight Knit : un Moog entêtant vient rafraichir soudainement l’atmosphère sur l’hypnotique Down From Above, dévoilant peu à peu la face plus ouvertement droguée du disque. Refugié sous d’épaisses volutes de fumées, le cotonneux At Forest Edge ne laisse plus filtrer lui aussi que de timides – mais enivrants – rayons psychédéliques. Pas encore prêt à jouer les stars à Hollywood, Cobic reste au final ce musicien un peu sauvage, nourri aux vieux vinyles et aux herbes folles.
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