Sans l’icône Genesis P-Orridge, Throbbing Gristle poursuit l’agression.
On dit souvent que le rock est une machine à aimer, c’est faux. Il s’agit plutôt d’une machine à souffrir. Throbbing Gristle, par exemple, est depuis toujours indiscipliné et instable, expérimentant la matière sonore pour provoquer inconfort, angoisse, mal-être : jusqu’où peut-on supporter l’écoute ? Sur Desertshore/The Final Report, double album où figurent Antony, Gaspar Noé, Blixa Bargeld ou Marc Almond, les Anglais fondamentaux déconstruisent encore et toujours le rythme, l’amènent au chaos. Passé à travers ce filtre extrême et purificateur, le sépulcral album de Nico Desertshore est ici totalement envahi, déformé et tabassé. Oubliez les mélodies comateuses : elles ont cédé le pas à un bruitisme viscéral, à des psychoses inquiétantes. Enregistrées dans la foulée, les sessions de The Final Report portent en elles l’amour du trio pour les agressions esthétiques.
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