La découverte, via une passionnante anthologie, d’un chant asiatique envoûtant.
Il existe, chez les ethno-musicologues spécialistes de l’Asie, un proverbe qui dit : “Quand le chant va, Touva.” Le chant touva, ou chant de gorge, est la spécialité d’une communauté de rudes bergers vivant dans les montagnes
de la république du même nom, aux confins de la Sibérie et de la Mongolie. Ce chant est caractérisé par sa polyphonie : un même chanteur produit
deux (voire trois) notes en même temps, l’une aiguë et stridente, l’autre grave et caverneuse.
Au pays, le chant touva a pour fonction d’apaiser les animaux
et les esprits. Ici, il peut dégager l’horizon autour des oreilles. Don’t try this at home, mais découvrez la chose sur ces enregistrements de la fin
des années 60, réédités par le toujours remarquable label américain Dust-To-Digital. A cappella, ou accompagné d’instruments à cordes, lent
et intense, le chant touva semble transpercer les montagnes avec une vrille de glace. Hypnotique, mélancolique et mystérieux, ce chant des gorges profondes évoque le son d’une cornemuse oubliée dans la grande plaine et jouée
par le vent.
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