Mystérieusement méconnus, ces Américains s’offrent un chef-d’oeuvre patraque.
S’il était une justice en ce bas monde, Thrice aurait depuis belle lurette éjecté Matthew Bellamy et autres archétypes du rock glabre et pompeux des sommets des charts. Voilà en effet plus de dix ans que ces Californiens apprivoisent l’électricité comme on résout pour la première fois un Rubik’s Cube, en prenant le temps de s’enthousiasmer de chaque combinaison sans perdre de vue la perfection qui attend au bout du cheminement. Et toujours pas l’ombre d’une reconnaissance de masse.
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Beggars, album le plus spontané du groupe à ce jour, pourrait bien redémarrer les compteurs, au grand dam des fidèles de la première heure. Lesquels, en boudant les refrains éraflés de The Weight, les mélodies pop contagieuses de In Exile, la fureur métallique de Talking through Glass, les ballades olympiennes à la Doublespeak, les remous post-rock (Wood & Wire) et les crues post-hardcore (déchirant morceau titre), bref toutes les subtilités et prises de risque qu’implique le naturel selon Thrice, passeront à côté d’un grand disque cafardeux.
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