L’ancien chanteur de Luke revient. Moins de bile, plus habile. Critique et écoute.
Après les fulgurances rock des Bordelais de Luke, dont il était le chanteur, et pour le compte d’un premier album en nom propre réalisé par Jean Lamoot (Alain Bashung, Noir Désir…), Thomas Boulard contemple la nuit de la ville par la vitrine encombrée d’une épicerie arabe. Nocturne, car ses chansons relèvent toutes, même lors de sautillements supposés insouciants (On ferme), de ce caractère crépusculaire qui noie les couleurs et exacerbe les passions. Encombrée, puisque cette pop jazzy, parfois à la périphérie d’un flow hip-hop, fuit manifestement les étiquettes et les petites boîtes qui vont avec.
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Rares intempéries : lorsque ça grince, un country-rock à la française, un peu complaisant, peut laisser perplexe. Ailleurs, l’hérédité légitime et assumée (le sillage de Bertrand Cantat) marque de son empreinte le bayou de l’inspiration, jusque dans le magnifique Train express, en glorification de ces gens de peu, héros du quotidien. Mais l’écume de cet album (dans Plus de nouvelles, César du meilleur espoir masculin autiste), et son corps palpitant, reste une finesse d‘écriture et une fragilité du chant qui emportent tout sur leur passage. Un auteur est né.
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