Idée cocasse : demander à des Américains de rendre hommage au songwriting érudit et nostalgique de Ray Davies. On est donc fatalement effrayé de voir ces Américains pénétrer dans ce magasin de porcelaine Wedgwood. Mais la surprise ici, c’est de voir comment ces chansons farouchement autarciques se révèlent accueillantes avec les américanismes. Si une telle […]
Idée cocasse : demander à des Américains de rendre hommage au songwriting érudit et nostalgique de Ray Davies. On est donc fatalement effrayé de voir ces Américains pénétrer dans ce magasin de porcelaine Wedgwood. Mais la surprise ici, c’est de voir comment ces chansons farouchement autarciques se révèlent accueillantes avec les américanismes. Si une telle subtilité dans l’appropriation était anticipée chez Jonathan Richman (Stop Your Sobbing, grandiose), Lambchop ou les experts ès reprises de Yo La Tengo, elle surprend plus dans les gestes empressés mais séduisants des Fountains Of Wayne, du hillbilly Tim O’Brien ou des Queens Of The Stone Age. Oublions les hors-sujets : Ron Sexsmith, Steve Forbert, Matthew Sweet, Cracker ou Josh Rouse engoncés dans la bigoterie ou Bebel Gilberto dans un chacha sans chien. Oublions le final planplan : Waterloo Sunset, hymne à la mélancolie combattive, religieusement chantoné en public par Ray Davies et Damon Albarn. Mais n’oublions pas que si l’exercice du tribute-album est fatalement vain, ce This Is Where I Belong révèle à quel point l’appel de Londres a été miraculeusement traduit outre-Atlantique.
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