Troisième album déjà pour ces léthargiques Américains qui n’en finissent pas de la jouer amateurs et débutants. Vagues cousins des ramollos anglais (Spacemen Sonic Loop), ils se sont forgé un son identifiable entre tous par son inconsistance absolue, masse flasque qui entoure, puis noie toutes les chansons qui osent monter le ton. Passés à cette […]
Troisième album déjà pour ces léthargiques Américains qui n’en finissent pas de la jouer amateurs et débutants. Vagues cousins des ramollos anglais (Spacemen Sonic Loop), ils se sont forgé un son identifiable entre tous par son inconsistance absolue, masse flasque qui entoure, puis noie toutes les chansons qui osent monter le ton. Passés à cette étrange moulinette, les reliefs s’arrondissent, champ de coton où les morceaux fait maison ressemblent comme des frères à ceux volés à l’extérieur, reprise de New Order par-ci, cover du Velvet par-là.
Car la particularité de leurs disques de stretching pour marmottes ne vient pas de l’écriture des chansons, finalement simple et droite, mais de cette façon de les endormir, provoquant irrémédiablement somnolence ou hébétude. Pourtant, ces mêmes morceaux joués sur scène frappaient par une violence retenue que l’on n’avait jamais sentie sur leurs disques. La musique, capable d’une étonnante nervosité en coups de fouet, ne prend même plus ici la peine d’articuler. La voix commence par se plaindre, puis psalmodie, de plus en plus loin.
La guitare, d’abord incisive, s’éloigne peu à peu de la mélodie et flotte, duveteuse. La batterie, métronome hypnotique, renvoie directement aux roulements du Velvet de Ocean (version Gardénal du 69 live), tissant un exténuant rythme cardiaque. Les yeux, incapables de résister à la torpeur, se ferment et les images défilent au ralenti : Katmandou, patchouli, feu de camp, cheveux, paix, amour, harmonie… C’est généralement votre grande sœur baba qui vous réveille à ce moment précis, vous lançant un triomphal Je savais qu’un jour, tu te mettrais aux bons vieux Pink Floyd !?. Mais les grandes sœurs, on le sait tous, n’ont jamais rien compris au rock’n’roll.
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Archives du n°25 (sept.90)
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