Le rock américain le plus cinématographique, par des esthètes bretons
En observant les façades en granit dont Guingamp tire sa réputation de ville au charme pétrifié, on a peine à imaginer que ce coin de Bretagne soit aujourd’hui en mesure d’inspirer des errances comme on n’en croise qu’entre les Mittens de Monument Valley. C’est pourtant le tour de force que vient d’opérer The Craftmen Club en accouchant de Thirty Six Minutes, soit la mise en musique de la funeste épopée du fictif Gary Blood, flingueur famélique parti venger sa famille assassinée au son d’un banjo galopeur (Desert Land) avant de s’éteindre les lèvres asséchées par l’astre du jour comme dans un classique de Sergio Leone (l’instrumental Death Valley, aride et crépusculaire). Trente-six minutes d’un songwriting incendiaire et tourmenté, où le folk-rock suggestif de 16 Horsepower ferraille à grands renforts de six coups contre la pop garage du Gun Club : le temps pour le trio de s’imposer, aux côtés de Moriarty, Narrow Terence ou Jack the Ripper, comme l’un des joyaux noirs les plus étincelants de l’Hexagone.
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