Contrairement à ce que laisserait indiquer un trompeur patronyme à consonance scandinave, l’album a priori le premier, malgré un titre lui aussi égarant d’Oslo Telescopic tient moins de l’omelette norvégienne que de l’auberge espagnole, où l’on trafique davantage du larsen que du cochon. C’est dire si tous ceux qui prisent la pop souillonne […]
Contrairement à ce que laisserait indiquer un trompeur patronyme à consonance scandinave, l’album a priori le premier, malgré un titre lui aussi égarant d’Oslo Telescopic tient moins de l’omelette norvégienne que de l’auberge espagnole, où l’on trafique davantage du larsen que du cochon. C’est dire si tous ceux qui prisent la pop souillonne et mal léchée, d’ascendance majoritairement américaine, se régaleront et se sentiront comme chez eux à l’intérieur de cet estaminet fort hospitalier sous des dehors bordéliques à souhait. Profitons de cette sortie opportune pour souligner à quel point est décidément infondée la réputation de minimalisme atonal que d’aucuns persistent, contre toute évidence, à coller aux basques de l’inflexible label Lithium : les élucubrations soniques d’Oslo Telescopic rappelant d’ailleurs assez le premier Diabologum ou les tentatives les plus aventureuses d’Holden. A cette petite différence près que les responsables de Third dédaignent tout du long le français au profit d’un anglais qu’on devine ésotérique. Un album manifestement pensé par ses auteurs comme un shaker géant où il s’agit d’enfourner pêle-mêle un maximum d’influences et de bruits, de préférence tumultueux, avant de secouer le tout bien fort et de servir frappé. Le cocktail qui résulte de ces manigances bachiques est bien sûr du genre vigoureux et corsé, sinon explosif, sans toutefois inscrire de trace impérissable dans le cortex de l’auditeur. Ce manque de préhension peut s’expliquer en grande partie par le fait que Third s’apparente par trop à un concept d’album. Une sorte de juke-box détraqué, une compilation de fans reprenant des incunables connus d’eux seuls, de leurs artistes favoris, Lou Barlow en tête, talonné par Guided By Voices et les Beastie Boys.
Maintenant que ces fringants jeunes gens ont montré leur aisance à réciter leurs gammes, il ne leur reste plus qu’à mettre la gomme et enregistrer des gemmes qui ne ressemblent qu’à eux, à l’instar du pétulant et irrésistible KHsW, judicieusement situé en ouverture et sonnant comme du Gainsbourg dynamité par God Is My Co-Pilot.
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