Couvert d’or et d’honneur par l’inusable Sing it back, Moloko revient avec un album ban(c)al et ramenard. “On a déjà été au bord de l’insignifiance et on a déjà été au bord du succès. Tout peut changer à n’importe quel moment.” Moloko, duo de Sheffield, a toujours été mercurial, insaisissable tout comme ses deux […]
Couvert d’or et d’honneur par l’inusable Sing it back, Moloko revient avec un album ban(c)al et ramenard.
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« On a déjà été au bord de l’insignifiance et on a déjà été au bord du succès. Tout peut changer à n’importe quel moment. » Moloko, duo de Sheffield, a toujours été mercurial, insaisissable tout comme ses deux premiers albums au trip-hop funky mais pas chaleureux pour deux sous, pervertis d’electro traficotée, inclassables. Un groupe sans identité bien marquée, prêt à être confondu avec n’importe quel autre pourvu qu’il ait une jolie fille qui chante. Et puis, heureusement, il y eut Sing it back, remixé house par Boris Dluglosch, fait pour se bouger les fesses quasi obscène. Sing it back, qui a permis à Moloko de s’incruster dans toutes les soirées de l’été dernier et d’imposer Roisin Murphy et Mark Brydon sur TF1. Difficile de survivre à de telles festivités : Moloko faisait pourtant la nique à tout retour de bâton programmé en sortant il y a quelques semaines l’ultradansant et euphorique The Time is now, pailleté, à la guitare acoustique intrigamment limite, quelque part entre Basement Jaxx et les Gipsy Kings. « The Time is now, notre nouveau single, jette un pont entre nos publics, le vieux public qui se gratte la tête devant le côté dance et le nouveau public, arrivé avec Sing it back, prêt à écouter le reste de ce qu’on fait. »
Que l’on fasse partie du public ancien ou récent, c’est certain, on se gratte la tête à l’écoute de ce troisième album. Things to make and do, c’est n’importe quoi. Des synthés électrisés, des bassons, des chœurs sépulcraux, des descentes d’orgue Hammond, des chansons qui n’en sont pas entrecoupées d’interludes, le fouillis total. Alors que Moloko aurait pu rester tranquille sous le soleil dance d’Ibiza, il s’évertue à brouiller les pistes. Moloko rajoute des voix de stentors là où il faudrait des violons, fait du cabaret Mother là où on attendait de la house, finit chez Queen alors qu’il débutait chez Sonic Youth If you have a cross to bear you may as well use it as a crutch, aussi indigeste que son titre est long. Moloko ne se pâme plus mais se paume dans des inepties étranges et baroques on se demande franchement d’où peut bien venir le refrain d’Indigo, « Rameses, Colossus » : polyphonies corses ou chœurs de l’armée Rouge, ça fait frémir.
Perdus parmi les dix-huit couillonnades délirantes de Things to make and do et mis à part The Time is now et le remix de Sing it back qui resteront exceptionnels , deux morceaux se font remarquer par leur indécente bonne tenue au milieu de ce foutoir. Somebody somewhere, dans la très avouable lignée de Human League chez Moloko, on n’est pas de Sheffield pour rien , et Pure pleasure seeker, funky partie de plaisir, héritière de Kiss ou Cream de Prince.
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