things come apart

Sur le papier, avec un patronyme si gentiment désuet et une chanteuse si hum, corpulente (née sans doute d’une coucherie inédite, genre
Jean-Marie Proslier avec une Bananarama), les Charlottes pourraient largement passer pour des Mama s And Papa s indies, des folkeux rupestres avec un poster montagnard punaisé sur les lambeaux de murs d’une cave moite, de petits artisans épris de nature et de grand air mais qui n’ont jamais vu un brin d’herbe autre part que sur le calendrier des Postes. On imaginerait bien ça, on en serait presque attendri. Eh bien, on a tout faux. C’est une fois encore sous une épaisse couche de goudron qu’il va falloir inspecter, renifler, comparer et, finalement, donner un humble avis. Alors, oui ou non, ces bleus de la noisy-pop sont-ils plus convaincants que ceux de la dernière fournée ? Pas simple. On les collerait bien dans la moyenne, histoire de ne pas trop se mouiller, mais à quoi bon, autant fermer sa gueule et retourner à l’intégrale Van Morrison. Là au moins on est sûr d’y trouver le génie à tous les coins de rue. Bon, tant pis, puisqu’on est là, on va opter pour l’essai comparatif (solution faux-derche mais bien utile les jours de vaches maigres). Commençons par la fin, avec une reprise des Shocking Blue, Venus, lacérée avec suffisamment d’irrespect pour qu’on s’en contente. Marque deux points et saute deux cases. Bonne tenue de route pour le single Liar, la mélodie s’effiloche un brin au bout de quelques passages, mais on ne va pas chipoter. Trois points. Le reste s’écoule sans accroc, entre My Sonic Valentine et Teenage Telescopes, avec un léger essoufflement en milieu de parcours. Trois points de plus pour la voix sans l’image, notre rondelette peut passer pour sensuelle. Deux points pour la Fuzzbox (faut bien l’amortir, on n’est pas chien), ce qui nous fait tout juste dix, la moyenne. Vous voyez, on y revient.

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