Dépouillé et décrispé, un album pour rêves blancs et idées noires. Critique et écoute.
Avant de les retrouver ici dans un “champ de roseaux”, c’est plutôt dans un champ de mines que ces Anglais avaient pris l’habitude de tenir séance depuis leurs débuts, au rythme martial d’une guerre des nerfs dont on ne sortait pas indemne. Sur leur troisième album, les jumeaux Barnett restent toujours imperméables au format couplet/refrain et au surplace, avec un soin quasi maniaque qui les fait s’aventurer du côté de Robert Wyatt, Scott Walker ou Moondog. Ils ont ainsi passé une journée entière à fracasser des morceaux de verre pour le majestueux The Light in Your Name ou enregistré soixante-seize prises de batterie pour l’apaisé Fragment Two – la routine pour ces têtes chercheuses intransigeantes. Pourtant, ces chevaliers du crépuscule parviennent à déboussoler en laissant pénétrer la lumière et la douceur non seulement dans leur musique, mais aussi dans les voix lorsqu’ils accueillent la chanteuse de jazz portugaise Elisa Rodrigues. Autre invité de luxe sur cette œuvre minimaliste mais jamais austère : le silence, tour à tour contemplatif et lourd de tension.
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Concert : le 17 juin à Paris (Café de la Danse)
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