Le groupe-frère de Godspeed revient : bruit, lumière et liberté retrouvent leurs maîtres. Critique et écoute.
“Nous vivons sur une île nommée Montréal et nous faisons beaucoup de bruit, parce que nous nous aimons.” Ainsi débute, dans la bouche d’un gamin, le septième album du “Tra-La- La Band”. Faire beaucoup de bruit, grimper suffisamment pour, la grâce au cœur et la rage dans le geste, éventrer le soleil et déverser sur lui les éclatantes lumières d’un Himalaya sonique : la manière forte et la manière belle d’aimer le monde. En le bousculant, en le malmenant, en lui secouant les puces et quand il le faut, comme le groupe frère Godpseed You! Black Emperor, en effrayant ses laideurs par la puissance du tonnerre électrique.v
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Aimer le monde en lui offrant surtout à nouveau, dans ces escalades démentes et ces morceaux infinis (dix minutes pour l’âpre introduction Fuck off Get Free (for the Island of Montreal), onze pour What We Loved Was Not Enough, grandiose équilibre entre Arcade Fire et Spiritualized, quatorze pour la terrifiante Austerity Blues), cette valeur précieuse que la crise et ses frousses finissent par rendre inabordable, la liberté. Une folie orchestrée où rien n’est laissé au hasard, laissant pourtant la liberté à ces voix hurlées ou plaintives, ces violons dingues, ces guitares sans limites et ces cuivres incandescents, de redessiner la vaste étendue de tous les possibles.
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