Quelques mois après sa sortie, retour sur un des beaux albums oubliés de cet hiver, More Deep Cuts, deuxième uvre des américains de Thee More Shallows. A découvrir en version live, en écoutant la session que le groupe a enregistré chez nos confrères de Radio Campus Paris, et en téléchargeant deux MP3.
Entre deux groupes à la mode, quelques plans promos envahissants et des wagons d’albums dont l’actualité sait nous abreuver chaque semaine surgit parfois une uvre étrange, précédée d’aucune rumeurs ni buzz quelconque, qui va peu à peu imposer sa patte sur notre quotidien. Le deuxième album des américains de Thee More Shallows, More Deep Cuts, a fait ainsi son nid, au point d’être devenu dans notre discothèque un des incontournables de ces derniers mois.
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Honteusement passé à la trappe au moment de sa sortie française en octobre 2005, à cause, notamment, de sombres bisbilles entre réseaux de distributions, More Deep Cuts, album long en bouche, dont la saveur et le psychédélisme noir sait patiemment prendre chacun à leur tour les sens de l’auditeur, aurait très bien pu ne jamais arriver jusqu’à nos oreilles. Quelques mois après sa sortie, il était donc temps ici de rendre hommage à ce disque qui nous aura grandement aidé à passer l’hiver.
A l’origine, Thee More Shallows est le projet musical de Dee Kessler et Tadas Kieselius, deux musiciens originaire de San Francisco. Pour publier leur premier album, A History of Sport Fishing, ils s’entourent tout de même d’une brochette d’invités, musiciens de tous les horizons, qui ont donné à cet album, sorti en 2002, toute sa richesse sonore. A l’époque, un journaliste enthousiaste les décrit comme « le parfait croisement de Neil Young et de Mogwai« .
Encouragé par les bons retours de la presse et du public après ce premier essai, Dee Kessler se lance dans l’élaboration de sa suite. On ne sait trop ce qui est arrivé dans la vie de ce songwriter mais toujours est-il que l’enregistrement de cet album, sombre et hanté, prendra plus de trois ans. Décrit comme un perfectionniste absolu, un bidouilleur de génie, Dee échafaude ses strates soniques une par une, tout d’abord dans un cabanon perdu au milieu du Michigan où il se plait à maintenir la température ambiante très en déca de la normale, puis dans un studio à San Francisco, construit par ses soins, à coté de l’un des échangeurs autoroutiers les plus fréquentés des Etats-Unis.
Cette drôle de dichotomie s’entend parfaitement sur More Deep Cuts, album frôlant la schizophrénie, jouant sur le fil entre paranoïa extrême et moments d’apaisements. Toute une farandole d’instruments, du plus noble (violons) au plus étrange (percussions diverses, sample cinématographique), est venue se rajouter au songwriting rêche et tendu de Dee, que l’on aimait comparer à celui de leurs regrettés voisins de Swell (également originaire de San Francisco). C’est désormais du coté d’un Grandaddy amoché et d’un Mercury Rev en descente d’acide que l’on ira trouver des points de repères. Pas très loin non plus de la ferveur spectrale d’un Arcade Fire, actualité oblige.
Récemment en tournée Française sous la forme d’un trio, Thee More Shallows en a profité pour donner au studio de Radio Campus Paris, dans le cadre de l’émission Campus In Diretto, une session live que lesinrocks.com vous propose de découvrir aujourd’hui. Pour vous faire mieux découvrir le groupe, nous vous proposons également de télécharger au format MP3 l’envoûtant 2 AM, extrait de More Deep Cuts, et la démo d’Eagle Rock, un des morceaux du futur album du groupe.
Avec l’aimable autorisation de Monotreme
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