Avec ce recueil de ballades somnambuliques, le saxophoniste Charles Lloyd signe un chef-d’œuvre de lyrisme introspectif, de simplicité et d’hédonisme fragile, et assène à ses détracteurs la preuve éclatante de sa renaissance créatrice. A la tête d’un quintette d’exception où chacun rivalise de retenue et de sobriété (le minimalisme ultrasensitif de la batterie bruissante de […]
Avec ce recueil de ballades somnambuliques, le saxophoniste Charles Lloyd signe un chef-d’œuvre de lyrisme introspectif, de simplicité et d’hédonisme fragile, et assène à ses détracteurs la preuve éclatante de sa renaissance créatrice. A la tête d’un quintette d’exception où chacun rivalise de retenue et de sobriété (le minimalisme ultrasensitif de la batterie bruissante de Billy Higgins ; l’inquiétante profondeur du toucher impressionniste de Brad Mehldau au piano, son sens de la litote ), Lloyd et sa sonorité doucement étranglée, empreinte d’une fureur rentrée qui ne s’autoriserait que par bribes quelques libres échappées belles, se plonge dans l’éther d’un répertoire choisi pour ses qualités mélodiques. Délicieusement mélancoliques les « chansons » s’étirent mollement, comme arrachées aux limbes d’une étrange torpeur C’est cet entre-deux somnolent et érotique que ce disque tout sauf académique dans sa beauté sereine, explore avec volupté.
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