Le sélecteur Victor Kiswell propose sur The Urge un trip musical autour du globe, en réunissant seize morceaux en provenance d’autant de pays et façonnés, dans les seventies, par des musiciens des cinq continents ayant pour dénominateur commun cet amour du groove jazz-funk et des odyssées cinématiques de quatre minutes. Si trop de compilations estampillées […]
Le sélecteur Victor Kiswell propose sur The Urge un trip musical autour du globe, en réunissant seize morceaux en provenance d’autant de pays et façonnés, dans les seventies, par des musiciens des cinq continents ayant pour dénominateur commun cet amour du groove jazz-funk et des odyssées cinématiques de quatre minutes. Si trop de compilations estampillées « rare groove » fatiguent à force d’aligner des sous-Headhunters sans éclat et finissent par empester le jazz-rock, tel n’est pas le cas de The Urge, palpitant et excitant d’un bout à l’autre en raison de son parti pris international. Certains noms ici à l’honneur ne sont pas des inconnus, tels les Nigérians supersoniques de Blo, le James Brown d’Addis-Abeba Mahmoud Ahmed, déjà découvert grâce aux indispensables compilations Ethiopiques, ou encore les kraut-rockers d’Embryo, qui prouvent que même les Allemands furent épisodiquement sujets à la fièvre funky. L’Angleterre est dignement représentée par Alan Hawkshaw, l’homme qui, entre autres, aida Gainsbourg à cultiver sa tête de chou, et la Belgique s’octroie avec The Chakachas, groupe réunissant des Européens et des Sud-Américains, le morceau de plus capiteux de la sélection (Turtle Soup).
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Et si les étapes indienne (l’envoûtant Blabla s Theme de Blabla) et brésilienne (Wilson Simonal) s’avèrent les plus chaudes, la belle et divine surprise provient d’où on l’attendait le moins : de France. C’est toujours comme ça, les voyages, on part chercher au bout du monde ce qu’on n’est plus capable de voir au coin de la rue. Ainsi, ouvrez grand les yeux, le titre représentant l’Hexagone est interprété par Isabelle Aubret et mis en scène de manière soyeuse par Alain Goraguer. Il est signé du Brésilien Edú Lobo et fait partie d’un album du même tonneau, Casa forte, enregistré en 1971 par celle qui ne fut pas uniquement la muse de Jean Ferrat. On est prêt à faire circuler une pétition pour la réédition de toute urgence de ce chef-d’œuvre.
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