Plus de trois ans ont filé entre Melody A.M. et ce retour à la lumière. Qu’est-ce qui a changé, depuis les millions engrangés, les salles remplies, les tonnes de musiques de publicités internationales ? Pas grand chose : n’attendez aucune révolution pour The Understanding, assez semblable à son glorieux prédécesseur. Ecrit sur la route par […]
Plus de trois ans ont filé entre Melody A.M. et ce retour à la lumière. Qu’est-ce qui a changé, depuis les millions engrangés, les salles remplies, les tonnes de musiques de publicités internationales ? Pas grand chose : n’attendez aucune révolution pour The Understanding, assez semblable à son glorieux prédécesseur. Ecrit sur la route par la magie de la technologie portable (ordinateurs ou, plus étrange, téléphones), ce deuxième album est une autre œuvre ultrapop et foncièrement rétrofuturiste, bourrée jusqu’à la gueule de bons gros tubes en devenir (Only This Moment).
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Libre d’interprétation, leur electro brillante, chantée par intermittences, est toujours aussi allergique aux petites cases : elle est à la fois électronique et organique, extatique et mélancolique (la très moriconnienne ouverture Triumphant ou Someone Like Me), glacée et brûlante. Exactement comme son aîné, The Understanding est terriblement pop et absolument dance : laissez les assauts rythmiques et les basses brise-murailles torsader vos genoux et assouplir vos hanches, les mélodies collantes et leur psychédélisme larvé (Boys) se chargeront, de leur côté, de prendre votre esprit en otage.
Complexe et accessible, mais ni tout à fait l’un ni tout à fait l’autre, The Understanding fait ainsi le grand écart entre Kraftwerk et Jean-Michel Jarre (Alpha Male), réalisant un joli fantasme de mixité sociale achevée, où locataires de campings familiaux et squatteurs de clubs hype se donnent la main pour bondir sur les mêmes morceaux. Ce balancement constant et habile entre modernité glacée et ringardise synthétique (Follow My Ruin ou Beautiful Day Without You, en parfait équilibre) doit beaucoup à l’obsession technologique du duo, la tête dans les trente dernières années mais un regard envieux tourné vers l’avenir.
Certes, l’avenir a mauvaise mine : la téléportation n’est pas pour tout de suite et le petit homme vert a perdu de ses couleurs. Autant, alors, revenir à l’époque où le plastique était révolutionnaire, où l’effet spécial n’était pas banal. C’est là toute la philosophie de Röyksopp : le retour vers un certain passé, celui où le futur excitait encore. Continuer à reculer, mais pour mieux rebondir.
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