Sept ans nous séparent des dernières productions du Style Council, sept ans qui nous auront permis de constater les errances de Mick Talbot (acid-jazzeux du pauvre pour Galliano) et les horreurs de Paul Weller solo, clef de voûte de la programmation adulte et aseptisée de la BBC Radio. On peut certes admirer la vocation caméléon […]
Sept ans nous séparent des dernières productions du Style Council, sept ans qui nous auront permis de constater les errances de Mick Talbot (acid-jazzeux du pauvre pour Galliano) et les horreurs de Paul Weller solo, clef de voûte de la programmation adulte et aseptisée de la BBC Radio. On peut certes admirer la vocation caméléon d’un Weller à la carrière hiératique (Jam, Style Council, solo autant d’identités différentes) mais on n’est pas forcés d’adhérer à tout. Laissons Weller/Jam aux grands frères et Weller/solo aux parents. Reste Weller-Style Council, le Weller le plus décrié mais aussi le plus scandaleusement sous-estimé. Un Weller léger, curieux, élégant, qui refusait alors de manger le gras. Tout ici est pop : la voix, mélodique dans la moindre intonation (quelle différence avec ses pénibles rugissements actuels…), les arrangements précis, gais, frais, acid-jazz ou easy-listening avant l’heure. On peut toujours se gausser des obsessions vestimentaires de l’époque et des notes de pochette suffisantes. On ferait pourtant tout pour retrouver ce Paul Weller, achevant Style Council sur une reprise splendide du chef-d’œuvre garage de Joe Smooth Promised land , remixé par Juan Atkins et honteusement omis sur cette compil un tantinet pantouflarde. Car dès 89, Weller jurait que l’avenir serait house et que la deep de Chicago valait mieux que le rock des seventies. L’idole actuelle du magazine beauf Loaded, champion des solos épuisants, ne peut décidément pas être le même homme.
David Blot
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