Jennie Tourel, sans doute la moins connue des chanteuses nouvellement célébrées par The Singers, collection créée par Decca (dont les vingt premiers disques comportent une partie CD-Rom), méritait totalement qu’on lui consacre ce superbe récital. Née en Biélorussie (probablement en 1900), réfugiée en France, où elle passa son enfance et étudia le chant, elle s’y […]
Jennie Tourel, sans doute la moins connue des chanteuses nouvellement célébrées par The Singers, collection créée par Decca (dont les vingt premiers disques comportent une partie CD-Rom), méritait totalement qu’on lui consacre ce superbe récital.
Née en Biélorussie (probablement en 1900), réfugiée en France, où elle passa son enfance et étudia le chant, elle s’y distingue dès la fin des années 20, dans l’opéra français (Carmen, Mignon) et italien (Cavalleria rusticana, Le Barbier de Séville, Norma). Lorsque éclate la Deuxième Guerre mondiale, elle traverse l’Atlantique et poursuit sa carrière au Met de New York.
Sa discographie, bien que modeste, reste exemplaire. Proche d’elle, le compositeur et chef d’orchestre Leonard Bernstein lui fit enregistrer plusieurs Mahler au cours des années 60, aujourd’hui réédités (2e et 8e Symphonie, Kindertotenlieder), mais ce récital révèle la contralto quelques années plus tôt dans un exceptionnel programme de mélodies italiennes (Rossini, Vivaldi), françaises (Bizet, Berlioz, Ravel, Poulenc) et russes, jusque-là inédit d’un raffinement vocal frisant la perfection : sensuel, léger et captivant.