Un documentaire sublime et des concerts sixties parfaits : les vrais Stones.
Tandis que retentit God Save the Queen, les civières évacuent des fans évanouies en même temps que quelques siècles de pruderie : dans l’Irlande en noir et gris de 1965, les Rolling Stones viennent de faire entrer dans le rouge les libidos adolescentes. Et ils l’ont fait à fond la caisse – de dynamite, toutes mèches allumées. Truffée d’odes à la vitesse (Route 66, I’m Movin’on), la setlist des Stones proclame l’urgence de laisser sur place les cerbères du monde adulte. D’où des concerts qui dépotent, dépucellent les oreilles, déverrouillent les vertus et dégoupillent les grenades du rock’n’roll le plus incendiaire.
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À la fois pécheurs effrénés et prêcheurs de l’évangile rhythm’n’blues, les Londoniens dansent sur le tabernacle de Solomon Burke, surfent sur la déferlante Satisfaction, parodient en coulisse Elvis et les Beatles et filent le parfait amour avec leur guitare (Keith Richards) ou les micros des intervieweurs (Mick Jagger).
Après un demi-siècle d’oubli, le formidable documentaire de Peter Whitehead permet enfin d’entrevoir l’intimité des Stones sixties ; enregistré à Liverpool et à Manchester, le CD live qu’offre la version deluxe du DVD devrait pour sa part faire le bonheur des vulcanologues les plus blasés.
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