Nous connaissions la formule chants éthérés et guitares biscottos’, maintes fois glorifiée par une tripotée de combos bisexués. Nous connaissions aussi les Throwing Muses, américains adorateurs du cocktail susnommé, voix de glace et mélodies de feu. Qu’attendre, dès lors, d’un groupe déjà étiqueté ? et par ailleurs un tantinet rasoir ? pratiquant un art déjà […]
Nous connaissions la formule chants éthérés et guitares biscottos’, maintes fois glorifiée par une tripotée de combos bisexués. Nous connaissions aussi les Throwing Muses, américains adorateurs du cocktail susnommé, voix de glace et mélodies de feu. Qu’attendre, dès lors, d’un groupe déjà étiqueté ? et par ailleurs un tantinet rasoir ? pratiquant un art déjà éprouvé ? Rien, strictement rien. Et c’est justement parce que nous n’aurions pas misé trois dinars irakiens sur ces quatre-là que leur Real Ramona est bigrement époustouflant, avec sa douzaine d’incantations venues de nulle part. Ce disque a des airs d’Himalaya avec ses deux pics invincibles, Not too soon dans le rôle de l’Everest et Say goodbye dans celui du K2. En quarante minutes d’ascension, les Muses s’imposent définitivement comme le versant féminin de l’infernale machine Pixies. Même dichotomie harmonique, même envoûtement, même folie péniblement matée. Avec en sus un indéniable pouvoir érotique, une composante rayée du menu chez les patapoufs emmenés par Black Francis. Nulle raison de rougir, il y a quelque chose de diablement sexuel dans cette voix de jeune fille (faussement) innocente, un fluide mille fois plus câlin que les tenues aguichantes de cette pauvre Wendy James. Grande Kristin, grand disque et plus que jamais : grand label.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}