En Nouvelle-Zélande, de jeunes excités continuent de fêter un miracle local.
« Unsung heroes”. L’expression anglaise existe bien entendu en Nouvelle-Zélande, où cette race noble des héros oubliés est incarnée par Roy Colbert et Roger Shepherd. Le premier, journaliste, écrivit à la charnière punk/post-punk des articles fondateurs où il était question des Byrds, du Velvet Underground, de Can, mais aussi de leurs héritiers Feelies ou Joy Division. Le second fonda le label Flying Nun, qui allait mettre la ville de Dunedin sur la carte, entourée d’un gros cœur. De ces musiques sur lesquelles ils avaient tant lu sans même peut-être les écouter, réduites à l’état sublime de fantasmes, une génération entière de musiciens locaux inventèrent leur propre son, pour une insurrection dont on mesure encore aujourd’hui l’influence – demandez à Arcade Fire, par exemple.
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Ils s’appelaient The Chills, The Clean, The Bats et leurs enfants se nomment aujourd’hui The Prophet Hens, qui perpétuent cette façon de jouer un rock à la fois bucolique et tendu, furibond et cotonneux, kraut et folk. Ils jouent avec la même candeur, la même urgence que leurs aînés ces riffs obstinés, raides mais miraculeusement allégés de mélodies en coton. D Modal ou Oh Wait It’s Me Isn’t It donnent ainsi envie de faire immédiatement vingt-quatre heures d’avion pour rejoindre ce paradis perdu.
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