A 25 ans à peine, sous les doigts gourds de producteurs gros bras, Ollie Knights et Gale Paridjanian auraient pu dérouler une musique académique et soigneuse, une pop de vieux garçons qui auraient fantasmé sur les bouclettes de JJ Cale ou les robes de Joni Mitchell. Mais la légèreté des arrangements et la finesse de […]
A 25 ans à peine, sous les doigts gourds de producteurs gros bras, Ollie Knights et Gale Paridjanian auraient pu dérouler une musique académique et soigneuse, une pop de vieux garçons qui auraient fantasmé sur les bouclettes de JJ Cale ou les robes de Joni Mitchell. Mais la légèreté des arrangements et la finesse de leur production aèrent des morceaux qui échappent systématiquement à la démonstration virtuose : Turin Brakes n’a rien à démontrer et préfère démonter, déconstruire. Avec deux guitares sèches, deux deux voix célestes et un songwriting limpide, Turin Brakes échappe glorieusement à l’académisme.
On trouve des failles, des doutes vitaux, organiques, dans cette écorce musicale tranquille, à l’apparence si sûre d’elle. On est loin du credo Quiet is the new loud (?Le calme est le nouveau bruit?) de leurs confrères norvégiens Kings Of Convenience, auxquels Turin Brakes ne saurait être assimilé. Car s’ils respectent les règles de base de cette tendance à l’acoustique prisée en ce moment (utilisation maximale de la guitare en bois, négation du larsen ou de l’électronique), les deux Anglais possèdent un sens de la précision, de l’harmonie, qui rend leurs chansons complexes et multifacettes, beaucoup moins calmes qu’elles n’en ont l’air. Une musique à l’humour noir, qui doit beaucoup plus à l’Amérique des conteurs d’histoires, à Neil Young et à Jeff Buckley, qu’aux ancêtres pop britanniques ? Ollie et Gale préférant se fabriquer un passé costaud de fils adoptifs de l’americana plutôt que de s’accepter descendants de la tradition pop-folk anglaise.
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