The Offspring

La plus grosse surprise punk depuis Nirvana ­ huit millions d’albums vendus dans le monde ­ revient jouer en France.

Offspring sauvera-t-il son quartier d’Orange County ? Sûr qu’à la perception locale, on doit commencer à faire des courbettes. Ces gamins du cru pourraient bien tirer de la banqueroute un comté qui, dix ans auparavant, faisait figure de modèle fastueux. Dexter Holland, chanteur de la meute s’en fiche, sa revanche de fils d’ouvriers est entérinée. Face à l’échec d’une politique des profits de tous crins, la réussite besogneuse de quatre morveux issus du tiers état tient un peu du pied de nez. Peu importe donc qu’Offspring n’ait strictement rien inventé, se contentant de recycler à la chaîne quelques préceptes destroy et métalliques. Peu importe. Mieux vaut l’or sudatoire et décérébré brandi en haut des charts indés ou de l’Alpe-d’Huez que celui d’une spéculation délictueuse. On se demandera quand même longtemps pourquoi le destin les a choisis, mais nous remercierons la loterie d’avoir su désigner un poulain de l’écurie Epitaph. Là, au moins, la pugnacité et les saines valeurs tâcheronnes se trouvent récompensées. Treize ans déjà que le label de Sunset Boulevard soutient mordicus le punk-rock crâneur de Bad Religion, RKL, Gas Huffer, Rancid, Pennywise… Treize ans de maquis hardcore avant le bingo surf-punk d’Offspring. Treize ans pour qu’une petite ritournelle doucereuse (Come out and play, fer de lance de leur troisième album Smash) déverrouille toutes les portes médiatiques. Si Offspring a déjà dévoilé toutes ses limites sur disques et sur scène (voir le calamiteux show des Transmusicales de Rennes), voici l’aventure Epitaph relancée pour quelques années. Si le percepteur d’Orange County laisse quelques os à ronger.

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