The Music, quatre gamins de Leeds, ville du Nord industrialo-déchue, quelque part sur la route entre Nulle Part et Pas Beaucoup Mieux. Maigrichons, pâles, timides, le cheveu trop long et l’acné pas tout à fait domptée : le prototype du groupe adolescent mal à l’aise dans son costume de star en devenir. The Music joue […]
The Music, quatre gamins de Leeds, ville du Nord industrialo-déchue, quelque part sur la route entre Nulle Part et Pas Beaucoup Mieux. Maigrichons, pâles, timides, le cheveu trop long et l’acné pas tout à fait domptée : le prototype du groupe adolescent mal à l’aise dans son costume de star en devenir. The Music joue une musique de free-party rock’n’roll, une musique de rave où les riffs de guitare remplacent les boucles de 303. C’est un chant, c’est une transe, c’est une célébration.
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Cette pop incantatoire, avec ses longues plages de bruit blanc qui palpitent d’un rythme infectieux, semble célébrer un Walpurgis adolescent, où les quatre officiants entraîneraient l’assistance dans une sarabande dont eux seuls connaissent la destination. D’ailleurs, la connaissent-ils vraiment ? Le rôle du producteur Jim Abbis dans la réalisation de l’album a été prépondérant. C’est donc à lui qu’on adressera les reproches que mérite malgré tout ce disque encore imparfait. S’il a su capter l’énergie débordante du groupe, il n’a su qu’à moitié la canaliser : le son est encore trop touffu, et d’inutiles effets viennent parfois gâcher des riffs qui auraient gagné à être plus directs et tranchants. Car une seule chose devrait compter chez The Music : l’efficacité. Tout ornement sonore devrait être banni.
Malgré ces réserves, dans son projet de faire danser avec des guitares, The Music est déjà bien au-delà des Français de « rinôçérôse » (rinosclérose ?). A ses meilleurs moments (The People, Take the Long Road’, Disco), le groupe évoque même The Verve propulsé par Underworld. Comme ses contemporains (et copains) de The Coral, The Music va donc complètement à rebours de la mode d’un rock tranchant et concis. Mais quand, comme eux, on a la jeunesse, peu importe le chemin : ce qui compte, c’est le voyage. Take the long road and walk it.
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