Deux ahuris reprennent les grands succès du grunge au synthé : Charlie Oleg rencontre Roswell à Seattle. Quand Robert Moog ouvrit, en 1963, son modeste atelier de claviers dans la petite ville américaine de Trumansberg, il ne se doutait pas qu’ils deviendraient, trente-trois ans après, un objet de culte féroce du jeune rock américain, après […]
Deux ahuris reprennent les grands succès du grunge au synthé : Charlie Oleg rencontre Roswell à Seattle.
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Quand Robert Moog ouvrit, en 1963, son modeste atelier de claviers dans la petite ville américaine de Trumansberg, il ne se doutait pas qu’ils deviendraient, trente-trois ans après, un objet de culte féroce du jeune rock américain, après avoir été mis sérieusement en quarantaine trop immonde-dégueulasse-ringard pour les années 80, si chic sur elles. Quand, en 1978, son épouse Shirleigh Moog publie son livre de cuisine The Moog cookbook, reprenant les recettes de cuisine préférées des clients de son mari (de Keith Emerson à John Cale), elle ne se doutait pas que quelques abrutis en phase terminale piqueraient le nom de son ouvrage pour offrir au rock son incongruité la plus poilante du moment. Imaginez deux cosmonautes d’opérette suant le burnous derrière leurs synthés Moog, des Residents de bac à sable, des petits bonshommes de Roswell morts de rire et d’incurable bêtise. Deux andouilles de Vire, qui remercient Devo, Klaus Nomi, Kraftwerk et l’immense Gary Numan, se présentant eux-mêmes comme Meco Eno et Uli Nomi (en réalité, un évadé de l’asile Jellyfish et un copain de cavale). Nos meilleurs amis, quand ils se mettent en tête de revisiter les plus grands tubes grunge et assimilés. Et soudain, c’est Mr Spock qui danse la rumba sur Soundgarden (Blach hole sun), la bossa-nova sur Weezer (Buddy Holly), l’électro-pop sur Pearl Jam (Evenflow), la danse de Saint-Guy sur REM (The One I love), un easy-listening de sous-préfecture sur Green Day (Basket case), une polka spatiale et pourrave sur Offspring (Come out & play), un mambo du décalco sur Nirvana (Smells like teen spirit)… C’est la kermesse chez les mabouls, Charlie Oleg à Seattle, la grande fiesta des ahuris : on croyait avoir touché le fond avec la musique de supermarché, The Moog Cookbook invente la musique de Leader Price, La Danse des canards grunge. Formidablement débile, honteusement hilarant, comme ce Rockin’ in the free world de Neil Young torturé par une électronique de musée mais amusée. « Pour nous, son album synthétique de 1983, Trans que tout le monde déteste , est ce qu’il a fait de mieux. » C’est, on en est certains, également l’album préféré de Robbie le Robot, de Zébulon et des cochons dans l’espace.
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