Dès ses premières divagations, The Milk of Human Kindness, disque fou et psychotrope, prend le contrôle du ciboulot, ne le lâche plus, l’enferme dans une furieuse et constante collision de rythmiques krautrock, l’insère dans un mille-feuille pop pointilliste fait de strates sucrées et d’aplats poivrés. Cet album de Dan Snaith, plus pop mais pas foncièrement […]
Dès ses premières divagations, The Milk of Human Kindness, disque fou et psychotrope, prend le contrôle du ciboulot, ne le lâche plus, l’enferme dans une furieuse et constante collision de rythmiques krautrock, l’insère dans un mille-feuille pop pointilliste fait de strates sucrées et d’aplats poivrés. Cet album de Dan Snaith, plus pop mais pas foncièrement différent du précédent et déjà étourdissant Up in Flames (sous le nom de Manitoba), entraîne l’auditeur ébaubi dans les panoramas étranges d’une hallucination naturaliste : air, feu, terre et eau, c’est la Terre tout entière, dans son boisé rassurant comme dans son anormalité grotesque, qui irradie les déflagrations pop du Canadien, les caresses de ses flux doux et les secoue dans sa tectonique renversante.
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Ceux qui ont abandonné Mercury Rev sur le bord de la route lorsqu’ils ont déserté la folie après Boces se trouveront de nouveaux hérauts dès Yeti, impeccable ouverture de l’album et single euphorisant. Ceux qui pleurent la mort prématurée du Beta Band sècheront ici leurs larmes dans la branquitude molle de Brahminy Kite. Ceux qui, englués dans la normalité et effrayés par sa quotidienne platitude, cherchent désespérément la porte des rêves, en trouveront la clé dorée dans les autres faces de cette fresque surréaliste, dans le parfait résumé que constitue Barnowl, magnifique clôture de l’album, ultime galopade solaire à faire rougir de bonheur le plus borné des pessimistes.
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