L’ancien leader d’Electric Soft Parade survole sa riche discothèque.
Avec sa mine de Brian Wilson chérubin, Thomas White a longtemps été l’enfant prodige de la pop anglaise, pouvant se vanter à 18 ans d’une discographie déjà féconde, entre ses groupes Electric Soft Parade et The Feltro Media. Insatiable, il prêta aussi son mini-génie pop aux Brakes, à British Sea Power, à Cornershop, à Patrick Wolf ou aux Sparks…
Comme son nom l’indique, The Maximalist est donc l’oeuvre d’un jeune vétéran décidé à voyager avec tous ses bagages. Et pour l’avoir connu ado, je peux certifier sa boulimie de son, lui qui faillit s’évanouir en voyant ma discothèque – et les vertiges qu’une telle collection pourrait lui réserver. C’est donc le bilan de cette vie entièrement dédiée à la musique pop qu’il dresse ici, après digestion explosive de milliers d’albums, de l’acide le plus féroce au miel le plus sirupeux.
Car avec ses tongs, White piétine joyeusement la frontière entre bon et mauvais goût, condamnant à un dialogue épique le rock moustachu américain des seventies et l’electronica anglaise, la furie des Who et l’artisanant déglingué de la lo-fi, les plages luxuriante de John Barry et le psychédélisme patraque de Syd Barrett.
Avec ses records de breaks par chanson, ses empilements d’époques et de genres, ses digressions sytématiques et son incapacité de tenir en place plus de trente secondes, The Maximalist se révèle un trip vertigineux. Cet accéléré frénétique d’un discothèque sans frontières reste cependant déconseillé à ceux qui sont malades en voiture.