Débarrassé de ses rondeurs funk, de sa cellulite George Clinton et de ses bourrelets de basses, le gangsta-rap d’Eminem ne se prive pas pour autant du discours machiste, misogyne et homophobe revendiqué par ses pairs. En réalisant l’osmose parfaite avec ses modèles, Eminem n’échappe malheureusement pas à leurs pires défauts, son humour dévastateur lui évitant de […]
Débarrassé de ses rondeurs funk, de sa cellulite George Clinton et de ses bourrelets de basses, le gangsta-rap d’Eminem ne se prive pas pour autant du discours machiste, misogyne et homophobe revendiqué par ses pairs. En réalisant l’osmose parfaite avec ses modèles, Eminem n’échappe malheureusement pas à leurs pires défauts, son humour dévastateur lui évitant de tomber dans le piège du personnage caricatural. La couleur est annoncée dès la courte intro de l’album, Public Service Annoncement 2000, vingt-cinq secondes de pure provocation qui appellent tous les mécontents à lui intenter un procès. On pourrait aussi citer le refrain d’Under the influence mais chaque titre contient son lot de politiquement incorrect. Eminem s’offre un véritable jeu de massacre de l’establishment pop, de Britney Spears à Christina Aguilera en passant par Marky Mark, Puff Daddy ou Jennifer Lopez. « Je suis contre les Backstreet et Ricky Martin« , clame-t-il dans la ballade Marshall Mather, histoire de faire l’unanimité contre lui dans la sphère MTV, certain du pouvoir que lui confère le succès quasi-assuré de cet album à l’efficacité meurtrière. Comme si la capacité à composer des titres comme la poignante confession de Stan l’excusait de tous les excès, Eminem s’en prend à la société américaine toute entière : une provocation couronnée par la réunion de Dr.Dre et Snoop Dogg autour de Bitch Please II, histoire de célébrer la renaissance du gangsta-rap.
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