Gros carton aux Amériques, le trio de wild folk The Lumineers débarque en France avec ses premiers album et concert.
Wesley Schultz, le chanteur des Lumineers, se souvient de son premier émoi musical, quand il était petit et vivait dans le New Jersey (mais pas à Asbury Park) : Born in the U.S.A. de Bruce Springsteen. Quelques décennies plus tard, avec ses acolytes Jeremiah Fraites et Neyla Pekarek, Wesley sort un premier album qui n’aurait pas pu naître ailleurs. Un disque de chansons américaines toutes tracées, qui font la fête le samedi soir et vont à l’église le dimanche matin. Des miniclassiques de folk-rock nerveux, spartiate et lyrique, qui évoque les étincelles d’Arcade Fire, un copain batailleur des Cold War Kids, un cousin de Mumford & Sons, un My Morning Jacket du soir. Rien de bien nouveau, mais une moisson d’americana 2012 qui vaut bien les récoltes précédentes.
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Le public américain y a reconnu les siens : là-bas, les Lumineers ont vendu plus de 300 000 albums, et le single Ho Hey frôle le million – cette chanson franche du collier avait tout pour réussir, avec son refrain qui fait « ho hey! » et donne envie de chevaucher un sauvage bronco (hey !) ou une pom-pom girl (ho !). C’est bien simple : Bruce Springsteen pourrait reprendre la moitié des chansons du premier album des Lumineers. Qu’est-ce qui fait un succès ? Ici, c’est la simplicité extrême de la chanson, ritournelle folk qui semble avoir été improvisée au fond d’un pub irlandais par des gamins qui viennent de découvrir la bière. Et puis une bonne synchro sur une pub (et sur le trailer du prochain film de Clint Eastwood).
» Ce qui nous fait vraiment plaisir, c’est que l’album marche, pas seulement le single : on n’est pas le groupe d’un seul tube. Notre succès, c’est une question de préparation et de chance. On tourne beaucoup, on a une bonne équipe autour de nous, on est bosseurs. Après, plein de groupes sont comme ça et ne percent pas, ça n’explique pas tout. Disons qu’on s’est retrouvés au bon endroit au bon moment », explique Wesley, encore émerveillé de se retrouver à Paris pour parler de son disque. Le bon endroit pour les Lumineers, c’était d’abord Denver, Colorado. Wesley et Jeremiah s’y sont installés il y a trois ans, après avoir pas mal végété à New York. « On était voisins à Ramsey, dans le New Jersey, on s’est connus par l’intermédiaire de nos frères. On a commencé à jouer ensemble en 2005, puis on a trouvé un petit public à New York, où on a joué pendant trois ans sous le nom de Wesley Jeremiah. C’était très excitant au début, mais rien ne se passait à la longue, on a donc décidé de partir à Denver, parce que des amis y avaient une maison où on pouvait mettre notre matériel et répéter. Pour un loyer deux fois plus bas qu’à Brooklyn. »
Le duo prend le nom The Lumineers juste avant de partir (un organisateur de concerts le leur a attribué par erreur, ils l’ont gardé). Ils recrutent Neyla, violoncelliste, en arrivant. Et réinventent leur musique. » Avant Denver, on croyait que toutes nos chansons devaient être très différentes les unes des autres. Du coup, on était un groupe à personnalités multiples, on manquait d’identité. Aujourd’hui, on a trouvé un son, une cohérence. La règle, c’est faire une musique simple, qu’on puisse jouer sur scène » – au pub, dans un stade, ou cette semaine au Trabendo.
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