Les Little Rabbits, qui reprenaient autrefois l’hymne Karen, chroniquent ici le premier album perdu des Go-Betweens. Nous : Cinq ans d’absence, et puis vous revoilà enfin, un nouvel album sous le bras. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Robert : C’est un album assez particulier, comme vous avez pu le constater. Nous : Oui, très […]
Les Little Rabbits, qui reprenaient autrefois l’hymne Karen, chroniquent ici le premier album perdu des Go-Betweens.
Nous : Cinq ans d’absence, et puis vous revoilà enfin, un nouvel album sous le bras. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
Robert : C’est un album assez particulier, comme vous avez pu le constater.
Nous : Oui, très varié… Un peu hors mode, même. Avec des morceaux enregistrés en studio, d’autres à la maison, des premiers jets, de la pop pure, sans fioriture, deux guitares, un batteur payé aux roulements, et c’est parti…
Grant : C’est ça. Disons que c’est l’album qu’on aurait sorti, en 79, si une maison de disques nous en avait donné les moyens.
Nous : Et avec en bonus, une reprise. C’est marrant, ça, habituellement les groupes étrangers reprennent Brel, Barbara, des noms prestigieux, mais vous, Karen, des Little Rabbits ?
Robert : Ah non, Karen, c’est un morceau à nous.
Nous : Allons les gars, Karen, quand même !
Robert : Sans rire, c’est moi qui l’ai écrit. En 78. Mais pour en revenir à cet album, il ne faut pas le prendre comme un nouvel album, plutôt comme l’album probable de nos débuts, avec ses imperfections, la jeunesse, l’urgence qui nous caractérisaient à l’époque. 1979, les Go-Betweens enregistrent leur premier album, voilà. Seulement, en 79, personne n’en a voulu. On ne s’est pas découragés ; vous ne voulez pas signer le premier album, tant pis, on commencera directement par le deuxième.
Nous : Donc en somme, c’est un vieil album que vous nous proposez là. Ça ne vous paraît pas un peu anachronique tout de même, de sortir un album vingt ans après qu’il a été enregistré ? Vous y trouvez toujours votre compte ?
Robert : Je ne crois pas que les fans se poseront la question.
Nous : Mais cet album… n’est-ce pas en quelque sorte une façon de fuir la réalité ? De se jouer du temps qui passe ?
Grant : Non, c’est un juste retour des choses. On l’a enfin, nom de Dieu, ce premier album.
Robert : Et puis c’est une façon pour nous de jouer à rebours. D’ailleurs, suite à la sortie de cet album, Grant et moi avons l’intention d’apprendre à jouer de la guitare, et si ça nous plaît, de monter un groupe.
Nous : Que vous appellerez ?
Grant : On a pensé aux Go-Betweens…
Grant : … Mais bon faudrait d’abord s’acheter des instruments.
Robert : Si je décroche mon bac, mes parents m’ont promis une guitare.
Grant : T’as de la chance, chez moi, on a un piano, mais il manque des notes. Plein de noires et puis un peu de blanches. En plus il est tout tagué.
Robert : Je te prêterai ma gratte quand je l’aurai.
Grant : Ou je m’en ferai une en carton. Une pour de rire.
Robert : Ouais, ou en pâte à papier. L’autre jour, j’m’ai fait un bonhomme.
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