Le retour à Paris d’un collectif de hip-hop américain devenu culte. Explosif.
Organisé par la très dynamique équipe de Hip-Hop Resistance, dont les résidences mensuelles au Nouveau Casino font souvent salle comble, la soirée autour du mythique crew américain Living Legends fut une belle occasion de se rendre compte que la communauté hip-hop parisienne est toujours des plus actives.
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Collectif aux contours flous et aux horizons larges, The Living Legends est principalement connu ici pour avoir re-dynamiser le hip-hop underground de son pays au milieu des années 90 avec leur slogan « Control Destiny ». En organisant en interne la production, la promotion et la distribution de leurs albums, les Légendes Vivantes sont depuis longtemps un modèle d’indépendance dans un pays où le milieu souffre de la logique carnassière de son industrie musicale.
Basé en grande partie à San Francisco, même si certains satellites viennent aussi bien d’Europe que du Japon, les Living Legends ont publié sous leur nom un certain nombre de mix-tapes et d’albums, dont le petit dernier, « Classics », qu’ils défendent sur scène ce soir. Ils seront précédés par le vétéran français DJ Kozi, membre émérite de la Zulu Nation, qui chauffera la salle avec une sélection de raretés particulièrement réjouissantes.
Vers la fin de son set, Bicasso, membre émérite des Living Legends, installera un chevalet dans un coin de la scène, commençant à peindre de drôles de caricatures, dos au public, précédant de peu l’arrivée des six autres membres du groupe sur scène. Des huit MCs formant le noyau dur des Living Legends, seuls six seront présents ce soir : Lucky, The Grouch, Eligh, Scarub, Bicasso et Sunspot Jonz. Ne manquent à l’appel que les deux fortes tête du possee, Murs et Asop.
Portés par un public de fin connaisseurs, les MCs enchaînent leurs morceaux, avec un professionnalisme évident. D’emblée, la tchatche rapide d’Eligh, l’attitude bonhomme de Sunspot Jonz et l’assurance de The Grouch séduisent. Les flow se mélangent, se répondent et les acrobaties vocales sont légion. Certains morceaux, un peu plus faiblards, laissent place à des impros a capella parfaitement conduites. Parfois, c’est le très doué DJ Lex qui prend le relais, assurant un moment de répit à l’assistance.
Un peu comme leurs collègues du collectif Quannum (Blackalicious, Latyrx, DJ Shadow), les Living Legends ont bien compris comment le hip-hop se devait de vivre sur scène, notamment dans l’interaction entre le public et les MCs. Si on rajoute à cela un très bon esprit et bien évidemment du (très) bon hip-hop, la soirée ne pouvait qu’être totalement réussi.
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