Comme le professeur Tournesol, les garçons de Grand Drive répètent, comme un mantra abrutissant “Plus à l’ouest, plus à l’ouest”? Ils sont même tellement à l’ouest, les pauvres Australo-Anglais, qu’ils se retrouvent aujourd’hui en Amérique, adoptant l’americana jusque dans des accents forcés, des instrumentations importées ou une production qui frise l’exercice de style country-rock (Malcolm […]
Comme le professeur Tournesol, les garçons de Grand Drive répètent, comme un mantra abrutissant « Plus à l’ouest, plus à l’ouest »? Ils sont même tellement à l’ouest, les pauvres Australo-Anglais, qu’ils se retrouvent aujourd’hui en Amérique, adoptant l’americana jusque dans des accents forcés, des instrumentations importées ou une production qui frise l’exercice de style country-rock (Malcolm Burn, collaborateur d’Emmylou Harris). Une obsession qui déborde jusqu’aux pur-sang de la pochette, le genre de canasson qu’on trouve plus chez Peckinpah que dans leur région d’Oxford.
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Comme chez les Beach Boys, Grand Drive est une affaire de frères Wilson : Danny et Julian. Mais là s’arrête la comparaison, tant l’écriture du quatuor reste scolaire, appliquée, tirant la langue au moindre effort. Et si Grand Drive chante la plage, c’est, sur Lady of Mine, celle de Brighton ? ses galets, ses jetées en bois mourantes, ses salles de jeux dont, comme le dit le titre de l’album, les lumières sont trop nombreuses pour être comptées. Mais de la plage, c’est résolument vers l’Amérique des Jayhawks, Wilco, Dylan, The Band ou Flying Burrito Brothers que louchent ces guitares plaintives, ces orgues en rafales, ces chorales fiévreuses. Quand l’Angleterre obtiendra son indépendance des Etats-Unis, ces collabos seront rasés en premier.
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