L’un des trésors de l’Angleterre contemporaine cultive un spleen élégant. Critique et écoute.
Dès le titre, qui est aussi celui de la première plage, on devine que quelque chose a assombri le ciel habituellement radieux de The Leisure Society. Cet “art de tenir bon” est celui que Nick Hemming et son petit orchestre effervescent ont dû improviser, paraît-il, après avoir été touchés par la maladie d’un proche. Du coup, ce quatrième album d’une discographie jusqu’ici sans nuage se voile discrètement d’un léger drapé bleuté, qui n’affecte en rien l’élégance naturelle de leur style, salué à juste titre par l’expert universel qu’est Ray Davies des Kinks.
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Leurs cuivres, par exemple, expirent une tristesse néo-orléanaise quand autrefois ils étaient la pétulance même. Les mélodies, toujours précieuses et complexes, s’étirent également un peu plus, comme dilatées par l’anxiété et, s’il n’était la voix réconfortante de Hemming, ce digne descendant des Davies/McAloon, on chialerait volontiers de concert avec eux. Reste qu’en surface, avec ces mille bourgeons d’arrangements, ces fluides qui se répandent comme depuis une fontaine de jouvence, l’art méticuleux pratiqué par cette Société des loisirs reste un idéal compagnon de printemps.
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