Un ex-Libertines fait fondre l’abominable homme des neiges.
Après la séparation du couple Barât/Doherty, John Hassal s’était vite éloigné du rock nerveux/morveux de ses anciens camarades pour emprunter les chemins radieux de la pop anglaise. Entouré de son nouveau groupe, l’ex bassiste des Libertines livre aujourd’hui un premier album lumineux, The Legend of Yeti Gonzales. Si l’influence des Beatles et des Kinks est indéniable (Merry Go Round), c’est aussi l’ombre rassurante des La’s qui plane sur les comptines de Yeti (Never Loose Your Sense Of Wonder). Portées par les voix cristallines et un songwriting étincelant, Can’t Pretend, Sister Sister et Last Time You Go célèbrent la pop sixties, sans sombrer dans la mièvrerie. Décalé, Yeti redouble d’ironie sur la très féline Midnight Flight, et flirte même avec la country sur Shane McGowan, hilarant hommage à l’inénarable chanteur des Pogues.