Porté par une voix de maître, du rock californien patraque.
L’immense affaire des Strugglers est la voix de Brice Randall Bickford.
Un miracle de la science : une voix qui traîne avec elle
des bagages accablants (des litres de moonshine et de larmes amères, des histoires à cauchemarder debout, des expériences crève-cœur) et qui pourtant grimpe avec légèreté, douceur. Sur ce quatrième album, la musique joue avec une traîtrise identique, sur les mêmes grands écarts, avec ses pianos sautillants et ses guitares simulant la bonne santé, pour ensuite assommer d’une litanie mélancolique à laquelle même Smog (compagnon de tournée) n’ouvrirait pas la porte. Les Strugglers évoquent ainsi des Tindersticks ruraux, brutaux, qui auraient plus écouté Neil Young que Scott Walker.
Car malgré les soucis évidents d’élégance des flamboyants Limerence et Theme for the Bad Angel, le mauvais sang et les volets clos continuent de rendre aussi inconfortable que voluptueuse l’écoute de ces Californiens. Une voix pareille, qui chuchote lascivement à même l’oreille dans le noir, ferait avaler des couleuvres – et beaucoup de venin.
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