Après cinq ans d’attente, The Kills reviennent tout en noir avec Doing It to Death, clip brut et revêche, où ils nous convient à un enterrement. Avant la naissance, en juin, de leur cinquième album, Ash & Ice.
Qui est Kills ?
Il y a des artistes sur qui le temps n’a pas de prise, qui ne perdent jamais une once de coolitude. On sait désormais que les Kills sont de ceux-là. On les avait pourtant presque oubliés, remisés dans un placard consacré au mitan des années 2000, aux côtés du motif léopard, des mèches trop épaisses, de Beth Ditto et Kate Moss. Mais non.
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Jamie Hince a profité de son divorce d’avec Moss pour entraîner à sa suite Alison Mosshart, embourbée avec les Dead Weather (bien gentils, mais un peu lourdingues, hein). Le come-back se fait avec un clip mortuaire, Doing It to Death, avant la sortie, le 3 juin, d’un cinquième album, Ash & Ice, et d’une Cigale parisienne le 3 mai.
Back to black
Mais le changement ne fait pas partie du lexique des Kills. A l’inverse d’un David Bowie qui n’aura eu de cesse de renaître à chaque album, comme pour mieux échapper à la mort, Hince et Mosshart font de l’immuabilité leur signature. La panoplie est la même qu’il y a dix ans (mais désormais signée Saint Laurent) : boots noires, slims noirs, chemises noires et lunettes de soleil aviateur.
La seule nouveauté réside dans le blond peroxydé de la brune Mosshart. Et encore : à l’heure où la mode est plutôt au rose délavé, la chanteuse au minois éternellement renfrogné opte pour un grand classique rock à jamais associé à Debbie Harry, dont le carré platine aux racines noires apparentes fleurait bon l’insolence.
Eros et Thanatos
Si la pop repose sur le principe de réinvention, qui garantit l’exaltation donc la pulsion de vie, le rock vénère la constance, associée à la vérité, à la pureté, à l’identité, au courage face à la mort, aussi, qui exsude du moindre riff. Ici, The Kills nous convient à un enterrement sous des palmiers. Alanguis sur une grosse berline, entourés de danseurs aux mines sombres, Mosshart et Hince semblent accompagner leur propre cercueil avec un détachement branleur.
Le morceau, gorgé de blues, est à l’image de son clip : classique, brut, revêche, mais aussi jouissif que ce ciel bleu qui les domine. Simple coïncidence ou non, il partage le même titre qu’un morceau funk du groupe de James Brown, The JB’s, datant de 1976. “Got to have a funk good time”, clame justement Alison Mosshart clope entre les doigts, sur le refrain. Non, décidément, rien n’a changé.
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