The Keys

Quand, dès le troisième morceau, les Keys citent dans le texte un thème de Morricone puis une descente de guitare des Shadows, on se dit que ces Gallois seront donc à Calexico ce que le western spaghetti fut aux films de cowboys à la Preston Sturges : une monstrueuse excroissance, une tumeur au cerveau. Les Keys, panoplie américaine immaculée (mariachis, guns & santiags ou coupe beatnik et guitares carillons) jouent ici un rock de genre aussi convaincant que troublant : depuis quand a-t-on vu un shérif à Cardiff ? Jack Kerouac au pays de Galles ? On connaît les champs locaux et leurs récoltes phénoménales de champignons magiques : pas étonnant que ces anciens Murry The Hump voient aujourd’hui aussi trouble et fréquentent leurs compatriotes illuminés de Super Furry Animals ou Gorky s Zygotic Mynci. Pas un hasard si les initiales de leur nouveau single, Love Your Sons & Daughters se déchiffrent LSD’

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Sur les plages de sable fin des Beach Boys, ces sales mioches lattent avec un air aussi éteint les châteaux de sable de Brian Wilson (le polisson Gurl Next Door). Le batteur aime tellement Big Star que son nom d’artiste est un de leurs titres : El Goodo. Les autres aiment tellement la face paisible de Big Star qu’on a souvent l’impression qu’ils reprennent Holocaust ou Ballad of El Goodo avec une électricité à pédale et un joint roulé dans la page centrale des Dernières Nouvelles de Cardiff. Une voix, huée, affirme qu’il n’y a que deux musiques qui comptent : la country et le western. Leur hymne romantique s’appelle All the Drugs in the World. Leur chanteur ressemble à Frédéric Beigbeder. The Keys ? Ils ouvrent en grand les portes de la perception, maaaaaaaaan.